Cadrans solaires équatoriaux : variantes originales
Voici des variantes originales de cadrans équatoriaux. Au 19e siècle, les horloges publiques doivent être réglées sur le temps moyen du lieu. L'idée consiste alors à doter un cadran équatorial d'un dispositif permettant à tout instant la correction de l'équation du temps. Voici deux modèles originaux de cette époque développés :
- par l'abbé Guyoux
- par la famille Bollée en Sarthe
Ces idées ont été reprises plus tard par Martin Bernhardt vers 1960 et Juan Vicente Pérez Ortiz dans les années 2000
Cadran solaire équatorial à équation de l'abbé Guyoux
Les cadrans solaires équatoriaux à équation de l'abbé Guyoux (1793-1869) sont originaux. On en dénombre une trentaine dans la région lyonnaise : Ain (01), Loire (42) et Rhône (69). Près d'une dizaine ont été récemment restaurés à l'initiative de Jean Rieu, ingénieur civil des Mines, auteur de l'ouvrage "LES CADRANS SOLAIRES DE L'ABBÉ GUYOUX" - 2014.
à gauche : Ars-sur-Formans (01) - Presbytère du Saint-Curé-d'Ars
à droite : Saint-Julien (69) - cour de l'école
Principe et fonctionnement de ce type de cadran
La table de lecture du cadran est installée dans le plan de l'équateur céleste, ce qui exige, de la part des clients de l'abbé Guyoux un réglage convenable de l'orientation et de l'inclinaison de l'instrument. Cette table lecture, réduite à une simple couronne horaire, en bronze ou en laiton doit faire face, exactement, au Nord gographique vrai et elle doit s'élever au dessus de l'horizon local d'un angle égal au complément de la latitude. Il n'y a pas d'organe de réglage. Seul le support de cette couronne horaire, constitué de deux volutes en fer forgé, est à relever ou à abaisser par force. [Détails]
Quand l'alidade est tournée, convenablement, vers le Soleil, un rayon traverse un oeilleton et tombe sur la plaque-écran dont le trait vertical médian indique l'heure vraie sur la couronne horaire et la courbe en 8 permet de lire l'heure moyenne.
"Horloge solaire Bollée"
L'horloge solaire Bollée est un cadran solaire de précision. Elle a été créée en 1882 par Ernest-Sylvain Bollée (1814-1891).
Il en existe trois exemplaires en Sarthe. Le cadran Bollée veut rivaliser avec les horloges mécaniques, d'où son nom d'horloge solaire.
Dans une lettre du 8 mai 1882, Ernest Bollée donne au Maire du Mans des conseils pour un bon usage de son instrument : "tous les matins, un gardien du jardin devra faire un petit mouvement aux deux vis destinées à rectifier les différences de temps vrai au temps moyen et suivant les lignes tracées sur l'horloge".
L'horloge solaire Bollée, réalisée en fonte, est montée sur un piédestal d'une hauteur de 1,50 m. Le style est composé d'un axe placé dans le plan du méridien local. Il est parallèle à l'axe de rotation de la Terre, il est incliné d'environ 48° par rapport à l'horizontale (latitude du Mans mais réglable en latitude). [Détails]
Cadran solaire de Martin Bernhardt
Martin Bernhardt (1919 – 2001), ingénieur et horloger allemand, a conçu ce modèle de cadran. Son premier exemplaire réalisé en 1965 a été présenté lors d'un concours organisé par la revue américaine d'astronomie «Sky & Telescope». On dénombre plus de 150 cadrans de ce type installés dans des lieux publics à travers le monde, notamment en Allemagne.
à droite : Sonnenuhren Garten (Jardin des cadrans solaires) du Deutches Museum de Munich
à gauche : Furtwangen im Schwarzwald : Deutches Uhrenmuseum - Robert Gerwig Platz
L'idée d'un cadran à lecture directe de l'heure revient à John Oliver Ryder (1834 –1909). Il a déposé un brevet en 1892. Un exemplaire de son cadran est exposé au Science Museum de Londres.
La courbe de l'équation du temps n'étant pas symétrique, Bernhardt utilise 2 styles différents : l'un pour l'été et l'automne, l'autre pour l'hiver et le printemps. On procède au changement de style à chaque solstice. Il s'agit en fait d'un cadran équatorial armillaire. [Détails]
Cadran solaire de Juan Vicente Pérez Ortiz
D. Juan Vicente Pérez Ortiz a déposé un brevet en 2000 pour un type de cadran solaire dénommé "Reloj de Sol de gnomon analemático". On dénombre plus d'une vingtaine de réalisations en Espagne. Cependant M. Ortiz n'est pas l'inventeur de ce modèle de cadrans. [Détails]
à gauche : Peñíscola (SP) : Castello
à droite : San Cristóbal de La Laguna (SP) - Avenida de los Menceyes
museo de la ciencia
Ce type de cadran indique le temps moyen par un style adapté, constitué d'une plaque métallique rectangulaire qui peut pivoter autour de son axe. Sur cette plaque est tracée la courbe en 8 de l'équation du temps qui peut être évidée ou estampée.