Cadrans solaires de Paris 06 : 2 - Eglise Saint-Sulpice
L'église Saint-Sulpice se situe dans le 6e arrondissement de Paris, rue Palatine, place Saint-Sulpice. Dans cette église, l'horloger Henri de Sully commença, en 1727, une méridienne intérieure horizontale et verticale pour résoudre les problèmes de l'heure à Paris, mais il est mort le 13 octobre 1728 sans avoir pu la terminer. En 1743, l'astronome Charles Le Monnier l'a reprise et transformée, pour résoudre des problèmes d'astronomie et, plus particulièrement, celui de la diminution de l'obliquité de l'écliptique.
"Cet instrument était aussi remarquable, lors de sa construction, par son exactitude que par la beauté des marbres de l'obélisque. Actuellement encore, le seul gnomon qui le surpasse en richesse et en élévation c'est celui de Bologne en Italie".
La ligne méridienne
La méridienne au sol est une simple ligne de cuivre de 4,5 mm d'épaisseur, encastrée entre des bandes de marbre de 0,10 m de large ; elle va de la dalle de marbre du Solstice d'été jusqu'à l'obélisque, en traversant le chœur sur 4,36 m. Sa longueur totale au sol est de : 40, 95 m. Une dalle de marbre indique le Solstice d'été. Une plaque de cuivre indique l'obliquité de l'écliptique. Une plaque de cuivre indique l'Equinoxe derrière le battant gauche de la porte de la balustrade du chœur.
L'obélisque
La méridienne traverse le transept Nord et remonte sur un obélisque au-delà du Solstice d'hiver de 10,72 m de haut
Le symbole du Capricorne, indiquant la date du Solstice, ceux du Verseau et du Sagittaire, marquent les dates des 21 janvier et 21 novembre. Le piédestal qui supporte l'obélisque est très riche en informations faisant ressortir les buts de la méridienne, à la fois scientifiques et ecclésiastiques.
Devises : dans le bas de l'obélisque
- à gauche :
"Quid mihi est in coelo et a te quid volui super terram Deus cordis mei et pars mea deus in Aeternum"
"Que dois-je chercher dans le ciel ? Et qu'est ce que je puis désirer sur la Terre ? Si non vous-même Seigneur; vous estes le Dieu de mon coeur, et l'héritage que j'espère pour l'éternité"
- à droite :
"Ecce mensurabiles posuisti, Dies meos et substantia mea tanquam nibilum ante te" [Psaume XXXVII]
"C'est ainsi Seigneur que vous avez donné des bornes à nos jours et toute notre vie est un rien à vos yeux"
Les œilletons
Deux œilletons sont scellés dans le bord du vitrail, l'un à 25,987 m, pour servir pour le Solstice d'hiver et l'Equinoxe,
l'autre à 24,363 m, pour le Solstice d'été.
La méridienne de l'horloger Henri de Sully
"il y a plusieurs années que j'ai pensé à quelque moyen praticable, et à la portée de tout le monde, pour connaître avec justesse tous les jours de l'année, l'heure vrai du Soleil, à quoi se doivent rapporter tous les instruments dont on se sert pour la mesure du temps, et surtout les Horloges publiques". [ Henri de Sully, 1727 ]
Des traces de la méridienne que l'horloger Henri de Sully avait commencé à installer en 1727 dans le transept, sont encore visibles ; elles sont parallèles à la méridienne de Charles Le Monnier, tracée 0,45 m plus à l'Ouest.
Le cadran solaire, rue Palatine
Sur la façade méridionale, un cadran solaire vertical déclinant du matin doit dater de la construction de la nef.
Formant un carré de 1,20 m de côté environ, il est gravé dans la pierre. Le style polaire est soutenu par deux jambes d'appui.
Sa devise, disparue, serait : "FVGACEM DIRIGIT UMBRAM"
"Il donne un sens à l'ombre fuyante."
Dans son roman "Code Lupin", Michel Bussi évoque la méridienne de Saint-Sulpice :