Méridiennes de temps moyen
La durée entre deux retours successifs du soleil au méridien local change tout au long de l'année à cause de :
- l'inclinaison de l'axe de la terre
- l'excentricité de l'orbite de la terre
Le Soleil ne met pas 24 heures exactement pour revenir deux fois de suite au méridien local, mais tantôt un peu plus et tantôt un peu moins. La différence est faible, mais elle se cumule jusqu’à engendrer, vers la mi-février, un retard du temps vrai sur le temps moyen d’environ 15 minutes ; puis, vers fin octobre, une avance d’environ 16 minutes.
Au XIXe siècle, le temps moyen s'impose. A partir de 1826, les horloges de Paris sont réglées sur la nouvelle heure. Paris suit le mouvement initié après les villes de Genève en 1780, Londres en 1792, et Berlin en 1810.
C'est vers 1730, que Grandjean de Fouchy a, le premier, construit une méridienne horizontale dans le Palais du Luxembourg avec une courbe en huit qui lui a permis de saisir directement l'heure moyenne du lieu.
A partir de 1830, des méridiennes de temps vrai seront dotées de courbes en huit. Les méridiennes de temps vrai se transforment en méridiennes de temps moyen. Pour répondre à ce besoin, des horlogers comme Adam et Chavin vont fabriquer en série des méridiennes de temps moyen.
Apt (84) : 12 rue Eugène Brunel, près de la Place Carnot
Méridienne de temps moyen, gravée sur pierres, courbe en 8, symboles zodiacaux
style linéaire issu d'une étoile, disque perforé, datée MDCCCXLIV (1844)
Cette méridienne est tracée sur cinq plaques de pierre.
La courbe en 8 est très documentée.
réalisation P.E. Pascal
Apt (84) : Angle rue des Muraires et place Jean Jaurès
cadran peu déclinant de l'après-midi et Méridienne peu déclinante de l'après-midi
daté M.DCCC.XXXIV (1834)
réalisation P.E. Pascal
Chambéry (73) : Hôtel du Bourget, place Saint-Léger, n° 34
entre la rue Métropole et la rue Croix d’or.
méridienne de temps moyen
création en 1840 par Alphonse Blanc, maître horloger.
La verticale noire matérialise le méridien de Chambéry ;
la courbe en 8 procure le temps moyen à Chambéry ;
les droites rouges, quasi-verticales, matérialisent les méridiens de Paris, de Turin, de Genève.
le disque à œilleton par où passe le rayon de Soleil est soutenu par une très belle potence en ferronnerie
Grenoble (38) : Place de Gordes, bâtiment municipal
méridienne de temps moyen, arcs diurnes peu visibles
Signée Alphonse Blanc 1833.
Placée à l'origine sur l'ancien Palais de Justice, Place Saint-André, elle a été déplacée vers 1920 place de Gordes.
Une deuxième ligne verticale à droite, notée M. de Paris (méridien de Paris) donne le midi vrai de Paris
(retard de 13 min 34 s sur Grenoble)
Le Mans (72) : 108 Grande rue
Hôtel Aubert de Clairaulnay
méridienne de temps moyen
Mézières-en-Brenne (36) : Place du Chapître
collégiale Sainte Marie-Madeleine
nef, 1er contrefort
méridienne de temps vrai et de temps moyen, restaurée en 2019
Urbain Joseph Alexandre Adam (25 mai 1815 Kaysersberg - 18 janvier 1881 Colmar) est un horloger de Colmar qui a installé de nombreuses horloges d'édifice, essentiellement dans le sud de l'Alsace vers 1840-1880. A ses horloges d'édifices, Adam ajoutait des méridiennes donnant le midi moyen servant à leur réglage.
Colmar (68) : Collégiale Saint-Martin
méridienne de série industrielle, en fonte, orientée
de U. Adam, restaurée en 1986
style composé d'un disque perforé soutenu par une tige en col de cygne
Munwiller (68) : Église
méridienne de série industrielle, de Adam
Joseph Chavin tenait une boutique d'horlogerie rue de Bonne en 1850 à Grenoble. Il a réalisé des méridiennes de temps vrai et moyen de 1854 à 1890 environ, essentiellement en Isère. Un exemplaire est connu hors Isère, à Serres (05). Les méridiennes de Chavin sont réalisées en marbre blanc. Celle de Saint Jean d’Hérans avec sa pierre noire semble unique.
Monestier-de-Clermont (38) : Église
méridienne de Chavin, restaurée
Serres (05) : École
Méridienne de temps moyen, tracée par Chavin en 1882
restaurée par l'Atelier Tournesol