Les cadrans solaires de la Haute-Ubaye (04) : de Maurin à Serennes
L'Ubaye, de sa source à Saint-Paul-sur-Ubaye (04) est dominée par l'Aiguille de Chambeyron qui culmine à 3 412 mètres. D'autres hauts sommets dépassent les 3 000 mètres : le Brec de Chambeyron (3 389 m), les pics de la Font Sancte (3 385 m), le Grand Bérard (3 046 m), la Tête de Siguret (3 032 m). Avant d'arriver à Saint-Paul, l'Ubaye traverse de nombreux hameaux : Maurin, Maljasset, la Barge, Serenne, Grande-Serenne avec, un peu à l'écart Fouillouse. On rencontre de nombreux cadrans solaires anciens dont plusieurs ont été restaurés à l'initiative de l'association "TEMPS PARTAGÉS" animée par Françoise Alexandre et Jean-François Gavoty. Cette association a pour objet la sauvegarde, la mise en valeur et la compréhension du patrimoine passé, présent et à venir en matière de cadrans solaires de la vallée de l’Ubaye.
Maurin - Eglise
Restauration en 1991 par J.F. Gavoty
Le style sort d'un croissant de lune et l'ombre se projette de 7 heures du matin à 4 heures de l'après-midi
Maljasset - près du gîte d'étape "La Cure"
cadran déclinant du matin - Création Zarbula (*) 1860
Restauration en 1990 par J.F. Gavoty
Ce cadran de la période triomphale du second Empire, représente une aigle impériale, toutes ailes déployées, entouré de deux superbes bouquets de fleurs. Un grand rideau de scène, soutenu par des cordons, laisse voir la devise :
"Vita fugit, siut umbra" "La vie passe comme l'ombre".
Les couleurs sont harmonieuses et on retrouve le Soleil, la Lune et les instruments du maçon en décor
Maljasset : création & restauration JF Gavoty - 2012
Le style du cadran d'origine a été repris. l'ensemble possède trois cadrans. Il s'agit d'une réplique de cadrans disparus du hameau de La Barge
1 - cadran de temps local avec le style d'origine - Devise : " HORA TRANSIT ET NOS CVM ILLA" (?)
2 - cadran donnant l'azimut du soleil
3 - cadran d'heures italiques avec la devise d'origine : "JE SUIS PENDU A LA MURAILLE POUR ENSEIGNER L'HEURE QU'IL EST AUX BRAVES GENS ET A LA CANAILLE"
La Barge : cadran restauré en 2011 par Jean-François Gavoty
Devise : "HOMO HOMINI LUPUS" "L'homme est un loup pour l'homme"
("L'homme est le pire ennemi pour ses semblables")
La Barge : maison en bas du hameau
Cadran construit au temps des carriers et restauré en 2006 par J.F. Gavoty
Il révèle un riche décor : étoiles, Lune
Devise : "Ultima latet" "La dernière (heure) est cachée"
Petite Serenne : maison derrière la statue de la Vierge
cadran déclinant du matin - Réalisation Armand Pelloux 1807 - Restauration en 1999 par J.F. Gavoty
Décor fastueux : rinceaux, guirlandes, Soleil et des armoiries avec une fleur de lys et une couronne
Devise : "Mortel sais-tu à quoi je sers ? A marquer les heures que tu perds"
Petite Serenne : dernière maison, au-dessus de la source
cadran déclinant du matin - Réalisation Zarbula (*) 1860 - Restauration en 1986 par J.F. Gavoty
Décor voisin de celui de Maljasset où l'aigle impériale est remplacée par un coq plutôt républicain.
La date de 1896, sous le cadran correspond peut-être au remplacement de l'aigle par le coq en hommage à la République (?)
Fouillouse - à gauche, près du parking
cadran fantaisiste, incomplet, gravé et peint sur enduit,daté 1805 - Réalisation Armand Pelloux
Cadran dégradé avec un cercle des heures à l'intérieur d'un grand rectangle.
Des guirlandes de fleurs et des rinceaux assurent la liaison entre les deux formes géométriques.
Ce cadran a été coupé lors de la réfection de la façade, l'écusson du commanditaire n'est plus visible.
La devise : "Mortel sais-tu à quoi je sers? A marquer les heures que tu perds"
Grande Serenne : près de la fontaine - rue des Ananas
cadran déclinant du matin, daté 1825 ou 1826
Rénovation assurée en septembre 2008 par Bernard Gout
Pont de l'Estrech : maison Signoret
Cadran orienté à l'ouest, fortement déclinant
Cadran énigmatique avec la fleur de lys, emblème de la monarchie, les couleurs de la République.
La devise en italien : "Io vado e vengho ogni giorno. Tu venderai e non retournerai"
"Je vais et je reviens chaque jour. Tu vas et ne reviens pas "
(*) - Zarbula est une déformation de Zerbolla. Il semble qu'il y ait plusieurs cadraniers portant ce nom qui ont réalisé des cadrans sur la période 1840-1880.